Le Renard, le Tonnerre
et l'Eclair.
A la nuit
noire et au pied d'un figuier le renard cueillait des figues. Heureusement pour
lui que le vent charriait des nuages, les nuages s'entrechoquaient et du choc maint
éclair traversait l'obscurité. Grâce donc au jaillissement
des éclairs le renard apercevait les figues
tombées par meules. Après l'éclair le tonnerre s'entendit. Il ne disparut pas tout
de suite. Beuglant et se prolongeant de montagne en montagne , comme si après
un dîner de gala on avait remué les tables
dans le ciel, ou bien comme si on bâtissait des murs contre les étoiles et que
les charretiers déchargeassent des blocs sur leur route. Un tapage semblable n'était
pas du goût du renard qui s'adressant aux
nuages leur manda cette prière : « Eslampeya, eslampeya, E nou peta ! Des éclairs,
des éclairs et non des pets ! »
Les
nuages obéirent et les éclairs depuis lors firent rage, tant et si bien que la queue
du renard en fut presque brûlée : « Aïe, s'écria-t-il, quel pet de tonnerre ! »
Et aussitôt il changea de couplet, disant : « Pets, pels e nou eslampels ! Des pets, des pets et non des éclairs !»
Conté par François JOAUNOU
d'Arrens en 1896.
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