dimanche 31 mars 2019

Histoires d’écureuils

Les voyages du Conteur de légendes

Histoires d’écureuils

En cette belle soirée de printemps, toute la famille écureuil était nichée bien au chaud au cœur de leur logis. Avec les années les écureuils avaient copié les habitudes des familles qui habitaient autour de leur arbre. Le grand père de la petite tribu se faisait le rapporteur de ce qu’il entendait dans tout le village. Il allait épier aux fenêtres quand elles étaient entre-ouvertes et reprenait à son compte les histoires entendues çà et là …Toutes les maisons, le soir sont éclairées par des chandelles et les familles étaient réunies pour écouter des histoires merveilleuses souvent racontées par les anciens. Le grand père écureuil revenait un peu saoul de ce qu’il avait entendu. Il était attendu avec impatience surtout par les petits et il racontait…. J’ai entendu dire que certaines nuit une roche qui domine la crête d’une colline au cœur de la forêt de buis, tourne trois fois sur elle-même au douzième coup de minuit. Il parait que certaines fois les animaux domestiques du village ont le don de la parole. Si le paysan entre alors dans son étable, il peut entendre ses bœufs et ses chevaux se raconter l'un à l'autre, d'un ton tranquille, leur vie. Parfois, partout dans le monde, les sables des grèves, les rocs des collines, les profondeurs des vallées s'entrouvrent, et tous les trésors enfouis dans les entrailles de la terre apparaissent à la clarté des étoiles. A ce moment-là de l’histoire, la parole du grand père fut couverte par un bruit de pas tout proche, une brave voisine avait déposé au pied de l’arbre des écureuils une boîte pleine de noisettes. La famille gourmande se précipita comme des étoiles filantes et le grand père écureuil fut abandonné comme une vieille chaussette humaine.

Conte protégé

Christian LUZERNE Conteur de Légendes

Belle semaine avec des étoiles dans les yeux.


dimanche 17 mars 2019

Les deux étranges personnages


LES VOYAGES DU CONTEUR DE LÉGENDES

Les deux étranges personnages

En cet après-midi, j’étais parti confiant et sûr de moi. Mes pas m’avaient conduits sur un chemin forestier. Soudain un doute ,  il se trouva que je m’étais perdu. Une inquiétude qui allait en grandissant commença à m’envahir. Je dus tourner en rond de longues minutes mais je ne sais comment, j’atteignis le but de mon voyage. Je cherchais un rocher pour l’avoir souvent visité autrefois en rêvant à ses légendes et à sa magie. Je n’étais pas seul, ça me rassurait un peu. Un homme très âgé se tenait à quelques pas de la roche,  accompagné d’un grand chien noir. Je  ne pus m'empêcher de remarquer la figure du vieillard, une grande barbe et quelques mèches de cheveux blancs, semblaient briller au soleil. Il me semblait qu’il parlait  à son compagnon.  Je m’approchais doucement et je me permis de lui dire bonjour. Le vieillard ne répondit pas. Son compagnon à quatre pattes me détailla de la tête aux pieds puis continua à regarder le rocher. A ce moment, troublé je compris que c’était à la pierre que le vieillard s’adressait, l'œil fixé sur le granit  qui semblait scintiller. Le visage pâle, l'air calme,  il semblait se recueillir. Je me sentais de trop. Je regardais une dernière fois ces deux étranges personnages.  Le gros chien noir avait pris une expression étrange, pendant un moment, j’aurais juré qu’il souriait. La forêt semblait apaisée. Je suis reparti sur la pointe des pieds.

Christian LUZERNE Conteur de Légendes Conte protégé.

Belle semaine à faire d’étranges rencontres.


dimanche 10 mars 2019

L'hirondelle et le gitan


Les voyages du Conteur de Légendes.

L’hirondelle et le gitan

Je fus réveillé au petit matin par un bruissement d’ailes. Je somnolais encore quand je vis une hirondelle venir se poser sur le bord de la fenêtre restée ouverte de la chambre que j’occupais pour une nuit dans cette très ancienne demeure du Jura. Elle me regardait bizarrement, elle s’avança tranquillement. Je failli tomber du lit  quand elle m’adressa la parole. Perchée sur la table de nuit,  elle me raconta son histoire. Sache étranger que je n’ai pas toujours été ainsi.  Mon père était propriétaire de ce logis. Un jour, il invita pour nous distraire un gitan,  diseur de bonne aventure qui était venu frapper à notre porte. Le fils du vent tomba immédiatement amoureux de moi. Il demanda aussitôt ma main à mon père et me proposa de m’emmener sur le champ dans sa roulotte et de voyager à travers le monde. Mon père l’a très mal pris et l’a fait jeter dehors sans ménagement. Il faut dire que j’ai ri alors comme la sotte que j’étais. Le magicien a gardé de cet affront un très vif ressentiment. Par la suite il a su se glisser dans mon entourage et m’a fait certainement prendre un breuvage qui m’a transformé en cet oiseau sous la forme que vous me voyez maintenant.. Depuis  lors, bien des saisons ont passé. Ma vie s'écoule à voyager de pays en pays. Puis l’hirondelle s’élança et pris son envol, tournoya un moment et disparu dans les nuages. Il ne restait sur la table de nuit qu’une plume que je glissais dans mon livre. Il me sembla alors entendre le bruit d’une roulotte qui s’éloignait tirée par un cheval. Mais je devais surement avoir rêvé.  

Christian LUZERNE Conteur de Légendes. Texte protégé.

Belle semaine à prendre son envol.


dimanche 3 mars 2019

La magie du village

Les voyages du Conteur de Légendes

La magie du village

Assis sur un banc après une longue marche, je fus un peu surpris quand une vieille dame vint partager mon lieu de repos, elle semblait ronronner, mais j’étais fatigué et j’ai certainement rêvé. La conversation s’engagea rapidement. J’avais affaire à une bavarde qui rapidement me passionna. Elle discutait des histoires passées de sa commune et puis, elle me parla d’elle-même. Il faut que je vous raconte me dit-elle…
Savez vous, qu’un jour notre famille s’arrêta dans ce village ? Je ne sais pas d’où on venait, j’étais toute jeune alors. Elle sourit en ajoutant :
Nous avons marché, marché, jusqu’à ce que la fatigue nous morde aux mollets et la faim nous torde l’estomac. Déjà, on commençait à se désespérer lorsque, un matin, le village apparut. On s’approchait de la maison la plus modeste, les tuiles brillaient au soleil comme autant de diamants. A l’instant où papa allait gratter à la porte, elle s'ouvrit. Une multitude de chiens et de chats, comme un appel, sortaient des buissons aux alentours et sans se faire répéter l'invitation, ils entraient en se bousculant. Je passais entre les jambes de papa qui restait indécis, se demandant s'il devait les imiter, moi je suivis deux jeunes chatons. Maman restée en retrait entendit parait-il :
« D'où sors-tu donc pauvre petite chatte ? Viens donc !». Nous sommes tous entrés à la queue leu leu comme on le disait autrefois.
La vieille dame me regarda, se leva, me dit qu'il était l'heure de son bol de lait tiède et dans un merveilleux sourire me confia qu’ils n’étaient jamais repartis. Un chaton me passa entre les jambes et j’aurai juré l’entendre rire.

Christian LUZERNE Conteur de Légendes – texte protégé.

Belle semaine à ronronner .

samedi 2 mars 2019

Le jeune couple mystérieux


LES VOYAGES DU CONTEUR DE LÉGENDES

Le jeune couple mystérieux

Deux heures sonnaient au clocher de la petite église de mon village. J’étais parti faire ma promenade journalière. Le ciel, d’un bleu profond, laissait le soleil inonder mon visage. Mon chapeau de paille un peu juste vissé sur ma tête, je choisi un arbre bien feuillu et je me mis à son ombre avec l’envie d’y faire une belle sieste.  La chaleur était accablante. Fatigué, j'éprouvais un invincible besoin de repos. Un demi-sommeil commençait à me gagner lorsqu’un bruit voix me tira de l'engourdissement où j'étais plongé. Un couple s’avançait, lui, un homme d'une trentaine d'années, le visage grave, il tenait un panier recouvert d’une jolie serviette à carreaux. Semblant s’appuyer sur son bras,  une jeune femme très belle, un bouquet de violettes à la main  semblait préoccupée. Ils étaient richement habillés mais à mon avis bien trop chaudement pour l’époque. Sans sembler être le moins du monde incommodés par la chaleur, ils s’éloignèrent dans la prairie toute proche. La jeune femme déposa avec beaucoup de soin d’appétissantes victuailles sur une nappe finement brodée. Assis l’un contre l’autre sur une souche d’arbre, ils déjeunèrent sans se dire un mot me semblait-t-il. Je m’endormis.  Je fus tiré de ma sieste par une mouche  trop curieuse. En voulant la chasser, je m’aperçus que j’avais un bouquet de violettes dans ma main. Plus de trace du jeune couple.  Je me levais péniblement et curieux, je voulais voir de plus près l’endroit qui m’intriguait et où il me semblait que les deux voyageurs s’étaient installés pour déjeuner. Enfin c’est ce qu’il me sembla car je ne retrouvais dans l’herbe en tout et pour tout que quelques fleurs qui n’avaient pas été cueillies. Je posais le bouquet de violettes sur la souche et je m’éloignais  en me retournant plusieurs fois.


Christian LUZERNE Conteur de Légendes conte protégé.

Lumière de vie La fête de la lumière arrivait au milieu de l'hiver. Dans son petit coin de campagne chacun cherchait comment, à cette...