jeudi 29 novembre 2018

Âmes des Disparus


Les voyages du Conteur de Légendes


Âmes des Disparus

Pendant les douze jours de Noël aux Rois, sans qu'il y ait d'apparition, on croit que l'esprit des ancêtres vient visiter les enfants et leur inspirer les résolutions qu'ils prennent.
Dans la vallée de l'Andelle et dans celle de la Seine, qui bornent le plateau de Boos et de la Neuville, depuis Fleury-sur-Andelle jusqu'au Pont-de-l'Arche, il y avait, naguère, une coutume encore très-répandue : le soir de la Toussaint, quand on avait fini de souper, on servait un nouveau souper, de la soupe dans les assiettes et du cidre dans les verres, puis on se retirait en ouvrant les fenêtres et à minuit, lorsque commençait le Jour des morts, les âmes des parents défunts étaient censées venir prendre part au repas de famille. Cette pratique touchante nous ramène aux époques si anciennes où l'on croyait que les âmes des morts erraient dans l'air et se ranimaient comme celle de Tirésias, quand Ulysse lui fit boire le sang du bélier noir. Hélas que n'en est-il ainsi ! Que ne pouvons-nous évoquer les êtres que nous avons chéris et converser avec eux, ne fût-ce qu'une minute par an !


mercredi 28 novembre 2018

Sacrifice d'un Coq




Les voyages du Conteur de Légendes


Régulièrement je ferai paraître d'anciennes traditions et histoires oubliées, bizarres où le merveilleux y trouve place. Aujourd'hui ...


Sacrifice d'un Coq.

De peur de mourir dans l'année, un paysan de la Neuville n'aurait pas  consenti à habiter une maison neuve, si préalablement on n'avait égorgé un coq en faisant couler quelques gouttes de son sang sur le seuil. On venait à cette époque de bâtir une nouvelle mairie, et personne ne s'y voulait marier, tant on craignait qu'il n'arrivât malheur au ménage. Pour vaincre cette répugnance, le maire, homme éclairé et peu enclin à la superstition, fut obligé de fermer les yeux et de laisser opérer, comme à son insu, le sacrifice du coq pour consacrer l'édifice. Je dis sacrifice, car c'était visiblement la tradition inconsciente d'un sacrifice à quelque divinité oubliée depuis treize ou quatorze siècles.




dimanche 4 novembre 2018

Le Loup et le Renard




Les voyages du Conteur de Légendes.

Contes oubliés à la saveur d'autrefois. 

Le Loup et le Renard.

Un loup maigre comme cent clous de sabot causait avec un renard rondelet comme la boule du jeu de quilles, et à fourrure brillante comme la luciole
après le coucher du soleil.
— Adieu Loup.
— Adieu Renard.
— Il faut m'avouer que tu as de la chance !
— Et quelle chance par hasard?
— Comme tu es gras !
— Comme tu es maigre !
— En effet ce que l'on voit de ses propres yeux ne peut se nier. Et toi, où prends-tu cet embonpoint ?
— Au battant de la cloche, répartit le renard.
— Au battant de la cloche ! Il serait fort curieux d'être mis au courant d'une semblable recette.
— Tu pourras l'essayer, Loup, si le cœur t'en dit.
J'attache ma queue avec un nœud coulant au battant de la cloche et plus je tire plus je deviens grassouillet.
— Ce n'est pas très compliqué.
— Je ne veux pas bouger d'un pas si ce que je t'assure n'est pas la vérité claire et nette.
Le loup sur ces mots quitta le renard.
Il attacha sa queue au battant de la cloche et tira de toutes ses forces. Il tira si bien que son appendice caudal resta enroulé au battant et projeté au loin, voilà notre loup écourté comme le lièvre de la grotte. Les miroirs n'étaient pas inventés heureusement. Comme il aurait été confus ! Il se serait brisé la tête plutôt que de survivre à un malheur semblable.

Belle semaine pleine de déclamations.

Lumière de vie La fête de la lumière arrivait au milieu de l'hiver. Dans son petit coin de campagne chacun cherchait comment, à cette...