dimanche 28 octobre 2018

Diabolique vous avez dit ?


Les voyages du Conteur de Légendes.

Diabolique vous avez dit ?

A la Toussaint 1875, un bruit courut sur un événement merveilleux qui devait avoir eu lieu dans une salle de danse, « au Vignoble », située dans le
Faubourg. Il mit en mouvement toute la ville. Je n'entendis parler du fait que quinze jours après le mardi gras à un souper qui suivit une conférence et où un personnage de marque, occupant, une haute situation rappela le fait comme un exemple de la crédulité inconcevable de certains. Huit jours après, notre voisine nous rapporta le même fait qu'elle avait entendu raconter dans le voisinage, et, le même jour, elle revint à la maison encore toute émue par le récit qui lui avait été fait de cet événement dans la famille de son frère. L'affaire était devenue le sujet de toutes les conversations dans les auberges et dans les magasins. Une jeune femme n'avait pu résister et était allée danser au «  Vignoble ».  Vers minuit, elle vit venir à elle un étranger élégamment vêtu, avec des cheveux noirs et des yeux de feu, noirs comme du charbon, qui l'invita à une valse. Elle se laissa aller au plaisir de s'appuyer sur son bras, il dansait avec une grâce parfaite, mais de plus en plus vite. Bientôt les autres danseurs s'arrêtèrent pour regarder ce couple qui continuait  toujours à tourner. L'orchestre était placé sur une tribune. L'un des musiciens fixa avec plus d'attention le couple dansant, et il remarqua que l'étranger avait le pied fourchu ! Il y rendit attentifs ses camarades. L'heure de minuit sonnait. Alors le danseur attira à lui plus fortement sa danseuse, et, dans un furieux tourbillon, il passa avec elle à l'autre bout de la salle, et traversa la fenêtre dont les carreaux brisés la couvraient encore quand on la trouva dans le jardin tout endolorie, couchée sur l'herbe verte. Le diable avait disparu.

Je n’ai pas pu résister …. Belle semaine pleine de douces frayeurs.



samedi 20 octobre 2018

’ENFANT BLEU ET LE PRESSOIR DE PETITE-HETTANGE

L’ENFANT BLEU ET LE PRESSOIR DE PETITE-HETTANGE

Les voyages du Conteur de Légendes.

Le raisin attendait à être pressé. Louis, jeune garnement du lieu avait pensé rendre service aux vignerons de du village. Il avait sauté dans le pressoir et avait voulu fouler le raisin, à l’ancienne, comme il l’avait entendu raconter par son grand père le soir à la veillée. Ce qu’il ne se doutait pas était que le pressoir vieux de plusieurs centaines d’années gardait en mémoire le temps passé et avait acquis une certaine idée de lui-même. Ainsi quand le gamin sauta sur les grappes, les pieds pas très propres, il en fut vexé. Il lui fit perdre l’équilibre et le gamin tomba de tout son long dans l’épais jus de raisin. Il fut teinté de bleu et hurla en appelant au secours. Plusieurs mains calleuses de vignerons hilares l’attrapèrent et le sortirent de sa fâcheuse situation en lui faisant la leçon. De sa maison Edwige sa maman comprit immédiatement la situation. Elle prit une cuvette et mena le gamin au lavoir du village. Elle plongea sa grande éponge dans une belle eau claire, elle s'apprêta à lui laver la figure et les mains. Louis, encore tout penaud des reproches qu'il venait de s'attirer, s'était d'abord laissé faire sans résistance. Mais quand il sentit l'eau froide qui lui entrait dans le nez et dans les oreilles, il commença à rouspéter, et se sauva à l'autre bout de la rue, en criant : " Oh ! C’est trop froid ! Je ne veux pas qu'on me mouille comme cela". Sa mère l'eut bientôt rattrapé, et, en dépit de ses trépignements elle promena de nouveau l'éponge sur sa figure. Mais le fatal esprit du pressoir entendit l’enfant et opérait déjà. L'eau obéissait à ses ordres. Pour éviter de le mouiller, l’eau se jetait à droite et à gauche hors de la cuvette, et se sauvait de l'éponge qui revenait toujours à sec, si bien qu'il fallut y renoncer. La place était pleine d'eau, et le visage du petit garçon, à moitié lavé, n'en avait plus reçu une goutte. La pauvre mère, bien désolée, se jeta de guerre lasse sur un banc tout proche, en secouant sa robe toute mouillée. " Allons, se dit telle, peignons-le, au moins, il ne sera plus tout à fait si sale". Et disant cela, elle l'attira sur ses genoux, et se mit à passer son beau peigne d'or dans les cheveux du petit garçon. Bientôt le peigne rencontra une des brindilles autour de laquelle cinq ou six cheveux s'étaient entortillés. "Oh ! Cela me fait mal, qu'on me laisse tranquille avec ce peigne ! " Cria Louis. Le pressoir l’entendit et aussitôt voilà les dents du peigne qui se couchent en arrière, et refusent d'entrer dans les cheveux. Les vignerons se roulaient sur le sol de rire et parait-il que même le pressoir craquait de tout son bois et grinçait dans ce qui ressemblait à une moquerie. Louis resta tout bleu. La punition dura jusqu’à ce que le vin fût mis en barrique. On peut encore voir ce pressoir dans le village, mais il est conseillé de ne pas s’en approcher …

Conte protégé

Christian LUZERNE Conteur de Légendes.

Un conte de circonstance assez long mais comme les jours raccourcissent, ça compense .... Excellent weekend


lundi 15 octobre 2018

La Troglodyte et le Loup.


La Troglodyte et le Loup.

La troglodyte s'était abritée dans le trou d'un mur contre la froidure de l'hiver ou contre la chaleur de l'été , peu nous importe.
Le loup l'aperçut :
— Troglodyte, sors, sors!
— Oui, mais tu me goberais!
— Sors, sors !
— Non, non !
— Sors, te dis-je !
— Jure sur ton âme que tu ne me feras pas de mal ?
— Par l'âme que je possède, je ne te toucherai pas avec mes dents, dit le loup en levant la patte droite. La troglodyte rassurée sortit de son abri.
Ce fut la cause de sa perte car le loup oubliant aussitôt la foi jurée n'en fit qu'une bouchée et vivante l'engloutit dans son estomac.
Au fond de cet entonnoir à deux issues l'oiselet criait de toutes ses forces : Parjure , Parjure !
Le loup ne put supporter longtemps ces reproches si outrageants pour sa réputation. Il ouvrit la gueule pour répondre :
— Si je suis parjure je m'en moque !
Et zoup ! La troglodyte sortit et d'un léger coup d'aile elle fut dans le trou du mur où elle sifflote encore.

Conté par CAZENOBE, maçon, de Marsous,  en 1896.



dimanche 7 octobre 2018

LES AVENTURES D'UN PETIT GARÇON Suite et fin ...

Les voyages du Conteur de Légendes

LES AVENTURES D'UN PETIT GARÇON Suite et fin ...

- Ma mère est allée au bout du jardin faire la chasse aux poux de mon petit frère, elle laisse ceux qu’elle tue et rapporte ceux qu'elle ne peut trouver.
- Mon père est allé emprunter cent francs à un voisin pour payer deux autres personnes à qui il doit de l'argent.
- Ma sœur aînée est allée se promener, son fiancé l’a quittée. Elle pleure donc ses plaisirs du temps passé.
- Ma jeune sœur fait cuire des pois qui montent et descendent dans la marmite.
- Très-bien, je suis satisfait de tes explications. Tu diras à tes parents que je leur remets leur dette. J’y pense, tu as oublié de me dire pourquoi tu m'avais appelé moitié d'un homme et tête de cheval.
- C'est bien simple. Par la petite fenêtre entrouverte je ne voyais que la tête de votre cheval et la moitié de votre corps.

Conté en mars 1877, par Amédée Debarl

Belle semaine pleine de belles choses.



Lumière de vie La fête de la lumière arrivait au milieu de l'hiver. Dans son petit coin de campagne chacun cherchait comment, à cette...