Les
voyages du Conteur de Légendes.
Diabolique vous avez dit ?
A
la Toussaint 1875, un bruit courut sur un événement merveilleux qui devait
avoir eu lieu dans une salle de danse, « au Vignoble », située dans le
Faubourg.
Il mit en mouvement toute la ville. Je n'entendis parler du fait que quinze
jours après le mardi gras à un souper qui suivit une conférence et où un
personnage de marque, occupant, une haute situation rappela le fait comme un
exemple de la crédulité inconcevable de certains. Huit jours après, notre voisine
nous rapporta le même fait qu'elle avait entendu raconter dans le voisinage, et,
le même jour, elle revint à la maison encore toute émue par le récit qui lui
avait été fait de cet événement dans la famille de son frère. L'affaire était
devenue le sujet de toutes les conversations dans les auberges et dans les
magasins. Une jeune femme n'avait pu résister et était allée danser au «
Vignoble ». Vers minuit, elle vit venir
à elle un étranger élégamment vêtu, avec des cheveux noirs et des yeux de feu,
noirs comme du charbon, qui l'invita à une valse. Elle se laissa aller au
plaisir de s'appuyer sur son bras, il dansait avec une grâce parfaite, mais de
plus en plus vite. Bientôt les autres danseurs s'arrêtèrent pour regarder ce
couple qui continuait toujours à
tourner. L'orchestre était placé sur une tribune. L'un des musiciens fixa avec
plus d'attention le couple dansant, et il remarqua que l'étranger avait le pied
fourchu ! Il y rendit attentifs ses camarades. L'heure de minuit sonnait. Alors
le danseur attira à lui plus fortement sa danseuse, et, dans un furieux
tourbillon, il passa avec elle à l'autre bout de la salle, et traversa la
fenêtre dont les carreaux brisés la couvraient encore quand on la trouva dans
le jardin tout endolorie, couchée sur l'herbe verte. Le diable avait disparu.
Je
n’ai pas pu résister …. Belle semaine pleine de douces frayeurs.
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