Le médaillon
Un jour que je me promenais dans
une rue commerçante, je remarquais une petite boutique de cadeaux. Curieux, je
poussais la porte et une vielle dame s’approcha immédiatement. Elle me salua
avec une certaine cérémonie. Je répondis par un « bonjour Madame » respectueux.
Elle me reprit aussitôt : « Mademoiselle, ça vous étonne ? ».
Un peu embarrassé je murmurais impressionné « non, enfin je ne sais pas … »
La marchande ouvrit délicatement un tiroir, et y prit un écrin qui renfermait,
un médaillon représentant une jeune femme en toilette, une simple robe à la
mode d‘autrefois, sur ses cheveux arrangés en chignon, une petite rose blanche.
C'était tout. Toujours curieux, j’osais demander qui était-ce ? « C'est moi,
dit-elle, c'est moi il y a long temps. Croyez
vous qu’on ait eu pour moi un fol amour ? » Je regardais tour à tour le
portrait et la vieille dame qui me faisait face. Je retrouvais, en effet, tous
les traits de ce fin et frais visage. Comment se fait-il donc que vous soyez
restée seule ? » Elle poussa un gros soupir. « Mon ami, c'est de ma faute.
J'ai vu défiler à mes pieds un flot d'amoureux, pendant bien des années, j'ai
fait la coquette avec des hommes souvent sincères, riches, titrés. Ils se
disputaient un regard que je prenais toujours soin de voiler de mes longs
cheveux et se réjouissaient ou se désolaient d’un sourire ou d’une moue. Je
m'amusais à ce jeu comme une enfant et je me disais à quoi bon ? Il sera toujours temps d'en finir quand
je le voudrai. Je croyais rêver. Pour ma part, Il me semblait qu'elle voulait
me faire une plaisanterie. Je reportais mon attention vers le médaillon puis
vers la veille dame, embarrassé. Comme je gardais le silence, attristé par l'histoire
de cette vie manquée pour n’avoir pas su
choisir, elle me tendit le médaillon et dans un sourire plein de sous entendus
elle ajouta « tenez je vous l’offre ». Puis elle m’ouvrit la
porte. Je partis sans un mot en pressant le médaillon dans ma main. Un peu plus
tard, je m’arrêtais et le sorti de ma poche. A la place du portrait de la jeune
femme il y avait un groupe de jeunes hommes moustachus aux sourcils froncés. On
ne gagne rien à se jeter en travers les plans d'un amoureux alors vous pensez de
plusieurs ….
Texte déposé.
Christian LUZERNE Conteur de Légendes.
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