Les voyages du conteur de légendes
Le repas du dimanche
Je me promenais dans un village pas si
éloigné de chez moi quand, trop curieux je m‘approchais d’une fenêtre
restée ouverte d’où s’échappait un fumet à damner un saint comme on le dit chez
moi. Ils étaient cinq, le père, la mère et trois enfants. Midi sonnait au
clocher du village, le soleil comme mon regard curieux entrait par la fenêtre. Une
famille était réunie autour d'une vaste soupière d'où montaient jusqu'aux
solives brunes du plafond des nuages chargés de la bonne odeur, d’un
amoncellement de choux, de pommes de terre et de haricots. Tous restaient silencieux, chacun
patientant en salivant. La maman, une petite dame très brune, le père moustachu
et très silencieux et les enfants affamés les yeux brillants de plaisir. Le
père sorti un couteau de sa poche et coupa une tomate magnifiquement rouge, on
l’aurait dit cuite et recuite par le soleil de leur potager. Il la
donna à la toute petite qui gloussait de plaisir. Puis il prit une miche de
pain lourde comme une pierre, et commença à en couper des tranches épaisses
comme sa main d’ouvrier tailleur de pierres. Il prit la cruche et se
servit un grand verre de vin, puis un autre, il en profitait, c’était jour de
repos. Au bout de la table surement la grand-mère prit la tranche de pain, en
émietta quelques pincées. Un oiseau passa près de moi, entra par la fenêtre,
siffla une magnifique mélodie et mangea avec bon appétit. La famille le salua
avec respect, il s’inclina. Puis comme un signal la famille commença à manger d’excellent
appétit. Je repartis sur la pointe des
pieds.
Texte déposé
Christian Luzerne Conteur de Légendes
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