Nélia et l’enfant qui s’ennuyait
Ce jour
là, un garnement qui paraissait ne pas avoir plus de 10 ans se promenait dans
le village en se demandant quel coup pendable il pourrait faire. En gros, il s’ennuyait.
Le gamin fit une chose qui étonna beaucoup ceux qui le regardaient
et qui se sont moqués de lui par la suite. Le village de Nélia est traversé par
un charmant petit ruisseau : le ruisseau si bien nommé « De la Petite
Fée ». Ce jour-là, Séverin c’était son nom, avait ses beaux souliers
du dimanche. Sa mère pensait qu’il serait sage et qu’il pourrait enfin
courir en toute sécurité. Ça le gênait particulièrement car il
aimait par-dessus tout, courir pieds nus. Mais ses beaux souliers
empêchaient ses pieds de respirer, comme il le disait très en colère.
Rapidement le naturel revint au galop. Et toujours, comme on le parlait
dans le village, il lui prit dans sa tête qu'il serait plus
commode d'aller sans ses souliers. Rêvant de grands voyages sur les mers qu’il
n’avait jamais vues, pour rendre son histoire plus réelle, il livra au ruisseau
d'abord un soulier, puis un autre. Il les regarda naviguer et dériver le long
de la rive, avec des battements de mains. Les souliers naturellement
disparurent sous le pont. La légende disait que sous ce pont, il y avait un
grand trou noir très profond. Soudain, on entendit un grand bruit de cascade et
dans un grognement les chaussures disparurent. L’enfant crut voir deux yeux très
brillants et menaçants qui semblaient lui jeter un avertissement. Terrorisé,
Séverin parti au galop comme un jeune cheval fous. Dans sa course il
marcha sur du verre brisé et se blessa légèrement un orteil. Il s’écroula
dans l’herbe, les jambes tremblantes, mouillées et froides comme la
glace. Il rampa comme un gros orvet blessé. Nélia qui passait le regarda venir
avec surprise et s’approcha. L’enfant pleurait à chaude larmes. Nélia regarda
vers le trou sous le pont et fronça les sourcils. On entendit alors un gros
remue ménage et deux chaussures trempées atterrirent près du gamin. La petite
fée prit le pied blessé et souffla sur la blessure qui guérit comme par magie.
Puis prenant le garnement par la main, elle le reconduisit chez ses parents pour
leur expliquer la mésaventure du gamin et surtout lui éviter une antique fessée.
Conte
protégé
Elina et Christian LUZERNE Conteur de Légendes
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