Nélia la jeune fée : le cœur libéré
Un
plan machiavélique commençait à germer dans l’esprit de Nélia. Elle partit dans la forêt en riant, riant
comme une folle. Elle arriva bientôt à un lieu très particulier appelé Poliana ;
la clairière aux esprits. Un endroit que tous évitaient en raison de croyances
très anciennes où il était question de disparitions. Des histoires que
faisaient courir les "commères des buissons" comme les appelait la
jeune fée pour se venger de leurs médisances. L’endroit rêvé pour se faire
remarquer. Nélia se mit à cueillir des
brassées de fleurs sauvages. Chose qu’il
ne faut jamais faire à la nuit tombante les soirs de pleine lune, quand le pic
vert vous prévient par ses coups de becs qui donnent l’alerte, ce qui était le
cas en ce moment. Nélia chantait très fort : une primevère pour la Ru, une
pâquerette pour la Rusa et une violette pour la Rusaliiiiiiiiii. Les nymphes commères
toujours à l’affut, outrées de cette audace partirent en courant prévenir
Rusalii. La réponse ne se fit pas
attendre. Le terrible vent se leva. Jamais on n’avait vu une telle tempête.
Toute la forêt fut secouée par la colère de la susceptible fée des plaines
Russes. Un tourbillon voyagea à travers les plaines et les montagnes. Un
tourbillon à décoiffer les maisons et pas seulement. La Samodiva n’échappa pas à la tourmente. Le
cœur volé se trouva soudain libéré de sa prison de cheveux et sans perdre de
temps, il prit le chemin du retour. Un cœur libre se sent pousser des ailes et
naturellement, il reprit sa place bien au chaud dans la poitrine du petit
paysan qui soudain retrouva un sommeil paisible. Quelle journée pensa Nélia, baillant en cherchant dans le ciel son nuage
favori pour s’y emmitoufler. Elle se recoifferait demain.
Elina
et Christian LUZERNE. Conte déposé
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