Les voyages du Conteur de Légendes
Le chien du petit malade de
Sierck les Bains
1ère partie
J’aime beaucoup les chiens mais
je m’en occupe très peu, les laissant à leurs vies souvent de chiens errants. Je
ne vois pas trop en vérité pourquoi je fis attention à celui-ci, Il avait un
collier auquel était attaché un petit bout de chaînette. S’il s'était enfui de
chez son maître, quelles misères, il avait dû subir avant de se résigner à
prendre la clef des champs pour devenir un chien sans attaches. Ces questions
m'intriguèrent, et j'eus l’envie de suivre l'animal. Nous nous trouvions dans
cette rue très étroite du gros bourg qu'on appelle Sierck les Bains. Il
semblait aller vers le château des Ducs de Lorraine. Le ciel était couvert, le
brouillard épaississait peu à peu. Les passants avaient l'air transi. Quelques
boutiques étaient déjà éclairées, car la nuit se faisait. Le chien, lui,
poursuivait son chemin, sans sembler se détourner de son projet. Ni les marchands ambulants qui
juraient après lui, ni même des autres chiens qui s'arrêtaient en le voyant,
dressaient la tête et le regardaient, l'air étonné ne semblaient le perturber.
Il me fallut presser le pas pour le suivre. Ce diable d'animal allait au petit
trot. Heureusement qu’il avait la manie de toujours se tenir au milieu de la
rue sans quoi certainement que j’aurais fini par le perdre de vue. Le chien
courait toujours. Je songeai que peut-être il demeurait de ce côté, que tout à
coup sans doute je le verrais disparaître dans une cour pour aller s’asseoir
prêt de sa niche en attendant une maigre pâtée. Mais non il continuait son
voyage. Soudain, il s’arrêta devant une porte entrebâillée, se mit sur ses
pattes de derrière pour la pousser, ce qui lui laissa assez de place pour le
laisser entrer. Je le suivais. Il grimpa l’escalier à toute allure. Et il entra dans une pauvre chambre. Le bon
chien ! Oh ! Le bon chien! fit la même voix, une voix de malade évidemment, car
elle était si faible qu'elle arrivait difficilement à moi. Puis elle compta: «
Un, deux et trois. Je regardais par l’interstice, un jeune garçon très pâle était
couché sur un semblant de matelas. Le chien se coucha délicatement sur ses
jambes et le gamin le prit dans ses bras.……
Christian LUZERNE Conteur de Légendes
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire