Le mystère de l’écrin suite …
Suite …
« Eh bien, Modificati ! S'exclama
mon petit compagnon en sortant de la maison du professeur, et en remettant dans
sa poche l’écrin. On a bien fait de laisser le parchemin au professeur. Voilà bien
mystérieuses choses. Si tu savais combien j'ai hâte de me changer en animal !
Et toi en quoi te vois-tu ? »
Puis rêveur, il me proposa cet arrangement :
« Demain matin tu viendras me chercher et
nous nous en irons ensemble dans la campagne, nous prendrons une pincée de la
poudre et nous écouterons ce qu’il se dit entre bêtes dans les airs et dans les
champs, sous les bois et sous l'eau. » Moi beaucoup plus prudent, décidais de
passer la nuit dans une petite auberge fort sympathique et, après un excellent
repas, je pris la nuit pour réfléchir, une nuit fort agitée. Aussi le lendemain, j’avais à peine
fini de m’habiller et de déjeuner, que
le gamin entrait dans la salle à manger et piétinait pour que je l’accompagne. Il
avait passé la boîte de poudre dans sa ceinture….
On
s'empressa bientôt de sortir. Nous nous sommes enfoncés dans la forêt toute
proche, l'œil aux guets, nous nous efforçant de découvrir quelque être vivant
pour mettre aussitôt à l'épreuve la vertu magique de notre acquisition. Il
semblait que la faune dormait encore ou du moins restait tapie dans les
buissons. En désespoir de cause nous sommes allés au bord de l’étang. Le matin
les poissons aiment chasser leurs proies et essaient d’attraper tout insecte
qui s’aventure trop près de la surface. Nous nous sommes approchés prudemment, mon
jeune compagnon avait prit une petite pincée de poudre prête à l’emploi dans sa
main. Pour ne pas perdre de temps, il en aspira une bonne quantité , se remémorant la formule qui devait le transformer en animal dès qu’il en verrait un. Une
pauvre carpe essayait en vain de gober quelque moucheron. Son flop retentissant nous fit tourner la
tête, le petit éclata de rire en entendant la carpe gémir en poussant une plainte
de désespoir. Je vais écouter ce qu’elle
dit me lança t-il hilare avant de prononcer la formule magique. Je n’eus pas le
temps de l’arrêter. A mes pieds, sur le sable se tordait un petit poisson, que
je mis à l’eau avec beaucoup de soin. Je suis resté toute la journée à attendre
son retour. Ce devait être une mise en garde non comprise du texte : on ne
peut pas parler sous l’eau… Ah, ces
enfants qui n’écoutent pas ce qu’on leur dit !!!
Christian
LUZERNE Conteur de Légendes. Texte protégé.
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