dimanche 11 mars 2018


Nélia la jeune fée : le cœur libéré

Un plan machiavélique commençait à germer dans l’esprit de Nélia.  Elle partit dans la forêt en riant, riant comme une folle. Elle arriva bientôt à un lieu très particulier appelé Poliana ; la clairière aux esprits. Un endroit que tous évitaient en raison de croyances très anciennes où il était question de disparitions. Des histoires que faisaient courir les "commères des buissons" comme les appelait la jeune fée pour se venger de leurs médisances. L’endroit rêvé pour se faire remarquer. Nélia  se mit à cueillir des brassées de fleurs sauvages.  Chose qu’il ne faut jamais faire à la nuit tombante les soirs de pleine lune, quand le pic vert vous prévient par ses coups de becs qui donnent l’alerte, ce qui était le cas en ce moment. Nélia chantait très fort : une primevère pour la Ru, une pâquerette pour la Rusa et une violette pour la Rusaliiiiiiiiii. Les nymphes commères toujours à l’affut, outrées de cette audace partirent en courant prévenir Rusalii. La réponse  ne se fit pas attendre. Le terrible vent se leva. Jamais on n’avait vu une telle tempête. Toute la forêt fut secouée par la colère de la susceptible fée des plaines Russes. Un tourbillon voyagea à travers les plaines et les montagnes. Un tourbillon à décoiffer les maisons et pas seulement.  La Samodiva n’échappa pas à la tourmente. Le cœur volé se trouva soudain libéré de sa prison de cheveux et sans perdre de temps, il prit le chemin du retour. Un cœur libre se sent pousser des ailes et naturellement, il reprit sa place bien au chaud dans la poitrine du petit paysan qui soudain retrouva un sommeil paisible. Quelle journée pensa Nélia,  baillant en cherchant dans le ciel son nuage favori pour s’y emmitoufler. Elle se recoifferait demain.

Elina et Christian LUZERNE. Conte déposé


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